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Redécouvrons le passé:
1591 /Saint Jean de la Croix : sur la voie de l’union à Dieu

Notre Histoire avec Marie

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1591

Saint Jean de la Croix : sur la voie de l’union à Dieu

Saint Jean de la Croix : sur la voie de l’union à Dieu
Jean de la Croix (1542-1591), prêtre carme, mystique espagnol, a guidé de nombreux fidèles sur le chemin de l’union à Dieu. Canonisé par Benoît XIII en 1726, il a été déclaré Docteur de l’Église en 1926, et reste aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes lyriques de la littérature espagnole.
Frère Cyril Robert Carme déchaux, couvent des Carmes de Paris
Frère Cyril RobertCarme déchaux, couvent des Carmes de Paris
Saint Jean de la Croix et la petite Thérèse. « Ah ! Que de lumières n’ai-je pas puisées dans les œuvres de Notre Père saint Jean de la Croix… Â l’âge de 17 et 18 ans, je n’avais pas d’autre nourriture spirituelle », écrit sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus dans Histoire d’une âme (Manuscrit A, 83). Sa novice de prédilection, Sœur Marie de la Trinité, a bien remarqué combien Thérèse s’enflamme d’enthousiasme quand elle évoque Jean de la Croix aux novices dont elle a la charge. Mieux encore, pour Sœur Marie, la « Petite Voie d’humilité et d’amour n’était autre que celle de Notre Père saint Jean de la Croix : le rien de nous et le tout de Dieu ». Qui est donc saint Jean de la Croix, et quelle est cette nourriture pour notre vie spirituelle – quel que soit notre état de vie, laïc ou consacré – dont la patronne secondaire de la France elle-même s’est tant inspirée ?

Éléments biographiques.
Selon sa biographie classique, Jean était un Espagnol du XVIe siècle, fils de Gonzalo de Yepes, homme de la noblesse qui préféra être déshérité et ruiné pour l’amour de Catalina. Il l’épousa malgré sa basse condition sociale, et Jean naîtra quelques années plus tard. Les dernières recherches historiques montrent qu’en fait Jean est né le 24 juin 1542 à Fontiveros, un petit village de Castille situé à environ 120 kilomètres à l’ouest de Madrid. Il est le troisième garçon d’une famille modeste. Son père meurt lorsqu’il a deux ans. Sa mère, Catalina, poursuit alors le travail artisanal de la famille, le tissage, pour subvenir aux besoins du foyer. Mais la situation financière de la petite famille est précaire, et Catalina décide de déménager 50 km plus au nord, à Medina del Campo. Jean sera marqué toute sa vie par la pauvreté dans laquelle il a vécu durant son enfance. Pour ne pas être à charge, il se met à travailler comme infirmier à l’hôpital de la ville. Si ces talents de travailleur manuel sont passés inaperçus à l'école réservée aux pauvres où Jean a été éduqué (n’étant pas spécialement doué pour la menuiserie, le tissage ou la peinture), son soin pour les malades de l’hôpital et son attrait pour la piété ont tôt fait d’être remarqués.

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Relations avec l’Ordre du Carmel.
Quand Jean a 21 ans, il entre dans l’ordre religieux de la ville qui lui paraît être celui honorant le plus la Vierge Marie : l’Ordre du Carmel. Il y prend le nom de Jean de Saint-Matthias. Son goût pour la contemplation et la recherche de Dieu s’amplifie. L’année suivante, il est destiné à la prestigieuse université de Salamanque, où il étudie pendant trois ans les arts et la philosophie. En octobre 1567, il devient prêtre, mais déjà il est lassé d’une vie de religieux qu’il voudrait plus rigoureuse ! Il décide alors de partir pour rejoindre la Chartreuse. Sur le chemin, il fait une halte pour rencontrer une moniale demandant à faire sa connaissance. Cette moniale n’est autre que Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite suscitant l’enthousiasme des uns, ou surnommée « femme inquiète et vagabonde » par les autres. Son projet est simple : après avoir fondé quelques monastères où l’observance religieuse était redevenue plus grande, elle cherche un Frère carme pour faire de même avec la branche masculine de l’Ordre du Carmel. Thérèse a 52 ans, Jean 25. Ce dernier devient un grand défenseur de ce projet de réforme. L’ouverture de la première maison des carmes déchaux (« déchaussés », car ils marchent les pieds nus dans des sandales) a lieu le 28 novembre 1568 à Duruelo, un lieu isolé de la province d’Avila (Castille). Avec Jean, trois autres compagnons forment cette première communauté masculine réformée. En renouvelant leur profession de foi selon la Règle primitive, tous les quatre adoptent un nouveau nom : Jean devient « Frère Jean de la Croix », nom sous lequel il sera universellement connu.


L’enlèvement de Frère Jean.
Les premiers couvents de Frères réformés se créent, les vocations affluent. Jean sert même de directeur spirituel aux Carmélites d’Avila. Mais les choses tournent mal ; près de 10 ans après les débuts des Frères carmes déchaux, dans la nuit du 2 décembre 1577, Frère Jean est enlevé et emprisonné dans un cachot à Tolède par des Frères carmes ne voulant pas de la Réforme de sainte Thérèse et des austères pénitences de Jean. Le cachot est étroit et obscur, faiblement éclairé par une petite lucarne en hauteur. Jean y reste emprisonné plus de huit mois, sans aucun contact avec l’extérieur.


Une âme de poète.
C’est pourtant dans ce grand dénuement qu’il commence à écrire ses plus beaux poèmes ! « Au milieu d’une nuit obscure, écrit-il abandonné dans son cachot, pleine d’angoisses et d’amour enflammé, ô la bienheureuse fortune, je sortis sans être aperçue, ma demeure étant pacifiée » (La Montée du Carmel). Aujourd’hui encore, les Frères carmes du XXIe siècle continuent à chanter ces poésies qui évoquent combien le chemin pour s’unir à Dieu passe inévitablement par des nuits désorientant notre intelligence… Pour lui, le silence et même l’épreuve sont des chemins permettant de se rapprocher de Dieu. Finalement, dans la nuit du 16 au 17 août 1578, Frère Jean parvient à s’évader du triste cachot où il était enfermé, se réfugiant dans le monastère des carmélites déchaussées de la ville. Il commence à mettre par écrit son expérience : La Montée du Carmel, La Nuit Obscure, Le Cantique Spirituel, La Vive Flamme d’Amour sont autant de livres sûrs pour qui veut s’unir à Dieu.


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Travaillé par l’Esprit Saint.
Une image, parmi d’autres, peut illustrer le message que Jean de la Croix partage : nous sommes semblables à une bûche de bois, lourde et dure, mais progressivement enflammée par le feu de l’Esprit Saint quand nous cheminons à la suite de Jésus-Christ. L’Esprit travaille jusqu’à nous embraser progressivement et nous unir au feu lui-même, qui n’est autre que Dieu. « Le feu commence par sécher le bois, il en chasse l'humidité, et lui fait pleurer l'eau qu'il contient. » Puis, poursuit Jean, « quand les choses en sont là, le bois a en soi les propriétés et les opérations du feu, car il est sec et il sèche, il est chaud et il échauffe, il est brillant et il éclaire », comme le feu avec lequel il ne fait plus qu’un. Une bûche enflammée par le feu divin ne peut plus être séparée de lui, comme une âme unie à son Dieu par le Christ, dans l’Esprit. « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? », demande saint Paul (Romains VIII, 35)… Toutefois, prévient Jean, « avant de s'unir cette âme et de la transformer en soi, le feu divin la purifie et tire au-dehors ses laideurs, il rend la bûche noire et obscure, en sorte qu'elle paraît pire qu'auparavant et vraiment laide et abominable » ! L’homme travaillé par l’Esprit prend conscience de ses péchés, de ses faiblesses, de ses résistances. Le feu divin les lui révèle non pour l’en accuser, mais au contraire pour les brûler. Avant d’être embrasée en effet, l’âme « ignorait tout le mal qui était en elle. Maintenant, pour le rejeter et le détruire, on le lui met sous les yeux et elle le voit clairement ».
Évoquant d’autres images dans ses écrits spirituels et accompagnant beaucoup de Carmélites et de laïcs sur la voie de l’union à Dieu, Frère Jean traverse avec une paix égale nombre de joies (la reconnaissance de la disjonction entre Carmes chaussés et déchaux en 1580 ; la fondation de nouveaux couvents dont Grenade), mais aussi de peines (la séparation avec Thérèse d’Avila, qui meurt en 1582 ; de sombres calomnies). En août 1591, Jean tombe malade, atteint d’un érysipèle (infection de la peau dont on ne guérissait pas à l’époque). Il affronte de grandes souffrances avec une sérénité et une patience exemplaires. Le 14 décembre 1591, il meurt à 49 ans des suites de sa maladie au couvent des Frères carmes d’Ubeda (Andalousie). Sa dépouille mortelle est transférée à Ségovie (nord de la Castille). Jean de la Croix est béatifié par Clément X le 25 janvier 1675 et canonisé par Benoît XIII le 27 décembre 1726. Proclamé Docteur de l’Église par le Pape Pie XI le 24 août 1926, il est surnommé dans la tradition « Doctor mysticus », « Docteur mystique ».  

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Qu’attendons-nous de Dieu ?
Sa vie, son expérience de Dieu et ses écrits, qui lui valent le titre de Docteur de l’Église, nous interpellent entre autres sur deux points. Le premier prend la forme d’une question redoutable : qu’attendons-nous de Dieu ? « On obtient de Dieu tout autant qu’on en espère » (Lettre 14), affirme Jean dans une de ses lettres. Cette question et cette maxime ont été très prises au sérieux par la petite Thérèse, qui n’a pas hésité à la faire sienne… De notre côté, attendons-nous réellement de Dieu qu’il bouscule nos vies, enflamme nos cœurs, nous attire vers cet état de sainteté auquel nous sommes appelés ? Jean nous invite à espérer davantage…
Le second point émane de la radicalité des écrits du saint espagnol : aurions-nous perdu notre premier amour pour Jésus ? Là encore, la question de Jean de la Croix s’avère redoutable, tant « c’est une pitié de voir tant d’âmes à qui Dieu donne l’aptitude et la grâce pour avancer dans la voie spirituelle et qui, si elles voulaient s’en donner la peine, arriveraient à ce sublime état d’union avec Dieu. Elles n’entretiennent cependant avec lui que des relations vulgaires soit par manque de volonté, soit par ignorance, soit par faute de trouver quelqu’un qui les guide » (La Montée du Carmel).  

Ne perdons pas de vue le but de notre vie qui est de s’unir à Dieu, c’est-à-dire d’être imprégné de l’amour de Dieu, à l’image de la bûche enflammée. Pour Jean, la question n’est pas de savoir si nous sommes des commençants ou des âmes déjà avancées dans cette perspective d’union à Dieu : la question primordiale est de toujours continuer, d’aller de commencements en commencements.
Compléments
Sources documentaires

3 propositions pour construire l'avenir

Les 3 propositions que le Frère Cyril Robert et Notre Histoire avec Marie ont faites le samedi 9 septembre 2017.

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