Une enfance ordinaire. Née le 17 avril 1620 en la ville de Troyes (Aube), Marguerite est la septième des treize enfants d’Abraham Bourgeoys et de Guillemette Garnier. L’ont précédée deux frères, trois sœurs et un autre enfant mort en bas âge. Les cloches n’ont pas sonné pour son baptême en l’église Saint Jean-au-Marché, ce même jour, car c’est le Vendredi Saint, mais à une époque où le quart des nourrissons meure avant l’âge d’un an, on baptise le plus tôt possible. Artisan, le père de Marguerite confectionne des chandelles. Sa boutique où il vend ses bougies et les différents produits de sa fabrication occupe le rez-de-chaussée de la maison familiale. Il a également une charge à la monnaie de Troyes pendant les foires de Champagne qui s’y tiennent deux fois par an. Son épouse vient d’une famille de tisserands. Dans la classe sociale de Marguerite, tous les membres de la famille jouent un rôle économique. Filles et garçons apprennent non seulement les techniques du métier paternel mais aussi la lecture, l’écriture et la comptabilité nécessaires au fonctionnement de la petite entreprise familiale.
Un engagement qui a « ciselé une vie entière ». Le 7 octobre 1640, quand Marguerite quitte la maison pour aller participer à la procession de Notre-Dame Rosaire, célébration traditionnelle à Troyes en octobre, elle ne soupçonne pas qu’à son retour, sa vie aura changé pour toujours. Elle a 20 ans et le temps est venu pour elle de songer à ce qu’elle fera de sa vie d’adulte ; elle envisage probablement d’accepter une demande en mariage. On peut encore avoir de belles journées chaudes et lumineuses au début d’octobre en Champagne, et la foule qui se presse à la procession, ce dimanche-là, laisse supposer un soleil radieux. « Il y avait tant de monde, nous dit Marguerite, que la procession a débordé l’enceinte du monastère des Dominicains où elle s’était formée. »
Marguerite se décrit à cette époque comme « bien légère » et ajoute que cette caractéristique la rendait très populaire auprès des autres filles. Elle reconnaît, elle-même, qu’elle aime être élégante : parure et bijoux très jolis, assortiment de bagues, des boucles d’oreilles ornées d’émail, des ceintures de velours brodés de perles ou de pierres et des boucles de métal serties de pierres précieuses ou de motifs d’or. Sa vie témoignera de l’authenticité et de la profondeur de cette expérience
Elle continue : « On traversa une rue et on repassa devant le portail de Notre-Dame où il y a, au-dessus de la porte, une image de pierre. Et, en jetant la vue pour la regarder, je la trouvai très belle et, en même temps, je me trouvai si touchée et si changée que je ne me connaissais plus. » Sa vie témoignera de l’authenticité et de la profondeur de cette expérience de grâce non plus dans la solitude mais au milieu de la foule. Évidemment, rien de tout cela ne lui apparaît sur le moment. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’à cet instant, elle s’est donnée à Dieu.
Le compte-rendu que rédige Marguerite de ce moment-clé de sa vie met en lumière deux éléments importants : l’expérience de sa conversion spirituelle et une expérience d’inspiration mariale et c’est par l’intermédiaire d’une statue que cette expérience l’a saisie. Lorsque l’évènement se produit, elle devait être en train de réciter le Rosaire, cette prière où la méditation sur les moments de la vie de Marie accompagne la répétition de la salutation de Gabriel à Marie, lors de l’Annonciation, et d’Elisabeth à la Visitation. On peut prouver que, tout au long de sa vie, sa dévotion mariale est positive, dynamique et vivifiante. Marguerite se sent à la fois envahie et embrasée par l’amour de Dieu. Elle nous en laisse une trace écrite : « Mais le véritable amour est celui d’amant qui se trouve rarement, car toute chose ne le touche : ni le bien, ni le mal, il donne la (sa) vie avec plaisir pour la chose aimée. Il ne connaît point ses intérêts, ni même ses besoins. La maladie et la santé lui sont indifférentes ; la prospérité ou l’adversité, la mort ou la vie ; la consolation ou la sècheresse lui sont égales. » Au cours des années qui viennent, un défi attend Marguerite : trouver le moyen d’incarner cet amour. Son premier geste est de s’inscrire à la Congrégation externe de Troyes, association de jeunes filles pieuses et charitables vouées à l’enseignement aux enfants des quartiers pauvres. La directrice des congréganistes est alors mère Louise de Chomedey de Sainte-Marie, sœur de Paul de Chomedey de Maisonneuve, fondatrice et responsable de ce poste avancé de la Nouvelle France. C’est là qu’elle apprendra, en 1642, la fondation de Ville-Marie (la future Montréal) en Canada, et qu’elle perçoit un premier appel à la vie missionnaire.
Cet appel se précise en 1652, lors d’une rencontre avec le sieur Chomedey de Maisonneuve, en quête d’une institutrice laïque pour instruire gratuitement les enfants français et indiens. La Vierge elle-même lui apparaît et confirme sa vocation : « Va, je ne t’abandonnerai pas », lui dit-elle. Embarquant sur un voilier misérable où éclate la peste, Marguerite arrive en Nouvelle-France en avril 1653. Elle s’occupe d’abord de l’intendance et encadre la vie spirituelle des colons.
Elle fonde la Congrégation de Notre Dame. Le 30 avril 1658, Monsieur Chomedey de Maisonneuve donne à Marguerite l’étable de pierres de la commune où elle commence son œuvre d’éducatrice. Elle y ouvre des classes, puis un pensionnat pour les enfants des colons, adopte de jeunes Iroquoises et fonde une congrégation pour les jeunes filles : la Congrégation de Notre Dame, bientôt reconnue par lettres patentes de Louis XIV en 1671. C’est la première enseignante de Montréal. Elle a trouvé une formule merveilleusement adaptée au nouveau pays. Ses filles font des vœux, mais restent « séculières », c’est-à-dire qu’elles « ne sont point cloîtrées », à l’instar de Notre Dame : « La Sainte Vierge, écrit-elle, n’a point été cloîtrée mais elle a gardé la solitude intérieure partout, elle n’a jamais refusé de se trouver où la charité ou la nécessité avaient besoin de secours. » Plusieurs fois retournée en France pour chercher des consœurs, elle développe son charisme d’éducation libératrice et accueille notamment les Filles du Roy, orphelines envoyées par Louis XIV pour contribuer au peuplement de la colonie. L’œuvre prend son essor dans tout le Canada et Marguerite reçoit le surnom de « Mère de la Colonie ».
Une femme simple et forte. Marguerite Bourgeoys a « tout le caractère de la femme forte de l’Évangile ». Femme d’affaires et d’organisation, elle propose une « vie simple et sans façon », une vie laborieuse comme celle des apôtres, qui devaient « travailler pour n’être à charge à personne », « une petite vie simple et proportionnée » à sa condition de pauvre fille. Elle veut que sa communauté suive Jésus « dans sa vie étrette », pauvre et humble (…) car « plus je Le suivrai sans crainte, plus Il me protègera ; et plus je ferai sa volonté, plus Il me témoignera son amour ». Au plus fort des épreuves spirituelles, elle écrit : « Je n’ai pourtant jamais douté de la miséricorde de Dieu et j’espèrerai en lui quand je me verrai un pied dans les enfers. » Retirée en 1693, Marguerite a la joie de voir sa Congrégation reconnue par le Pape en 1698 et écrit son autobiographie. Sœur Marguerite du Saint-Sacrement meurt le 12 janvier 1700 à Ville-Marie, après avoir demandé au Seigneur de prendre la place d’une jeune sœur très malade. Béatifiée le 12 novembre 1950 par le pape Pie XII, elle est ensuite canonisée le 31 octobre 1982 à Rome par Jean-Paul II : c’est la première sainte du Canada. Sa fête est célébrée le 12 janvier.
ComplémentsMarguerite Bourgeoys et la Visitation.
Très dévouée à la Sainte Vierge depuis son jeune âge, Marguerite Bourgeoys est particulièrement sensible au mystère de la Visitation. La mise en route de Marie, qui vient de recevoir la promesse de l’ange Gabriel, à sa vieille cousine enceinte Élisabeth, ce que Marguerite appelle « la vie voyagère » de Marie, est le modèle même de la vocation que Marguerite veut assigner à sa congrégation, naturellement placée sous l’invocation de Notre-Dame. Il s’agit d’un véritable « ministère de la présence » qui pousse à partir à la rencontre de l’autre, à se laisser guider par l’Esprit sans planification préalable (évitant ainsi tout danger d’activisme religieux) et à se mettre au service de la personne visitée. « Vivre la Visitation demande une ouverture à l’interruption, à la surprise », comme le souligne Sœur Mary Anne Foley, disciple de Marguerite. L’imitation de cette « vie voyagère » et « vagabonde » de Marie explique le refus de la clôture, pourtant si habituelle chez les ordres féminins de cette époque, que Marguerite a dû défendre contre l’avis initial de son supérieur, Mgr Jean-Baptiste de Saint-Vallier, évêque de Québec, qui finit par céder en 1698. Libres de toute attache géographique trop stricte, les sœurs de Notre-Dame peuvent ainsi partir faire le catéchisme partout où cela est nécessaire et évangéliser tous les recoins de la jeune colonie. C’est à l’initiative de Marguerite que l’actuel diocèse de Montréal célèbre sa fête principale le 31 mai, date liturgique de la Visitation.
La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.
Dès son arrivée en Nouvelle-France en 1653, Marguerite projette d’établir un lieu de pèlerinage qui permette aux colons de nourrir leur vie spirituelle. Elle a donc l’idée de bâtir une chapelle située en dehors des remparts de Ville-Marie. Malgré quelques imprévus, Marguerite n’abandonne pas son projet et mobilise tous les habitants au service de celui-ci. En 1672, elle ramène d’un de ses voyages en France une statue miraculeuse en bois du XVIe siècle offerte par le baron de Fancamp. La chapelle en pierres est achevée en 1678. Le lieu de culte existe encore de nos jours, malgré un grand incendie en 1754 (auquel la statue a échappé) et la cession du Canada aux Anglais en 1763. La chapelle reconstruite en 1771 (il reste les fondations de la chapelle primitive au sous-sol) a servi de berceau à la première communauté catholique anglophone du Québec, essentiellement composée de soldats irlandais et écossais. Enrichie au fil des siècles, notamment dédiée aux marins, la chapelle accueille depuis le 25 avril 2005 les reliques de Marguerite Bourgeoys ; elle est classée immeuble patrimonial depuis le 10 novembre 2014. À proximité immédiate, se visite le musée Marguerite-Bourgeoys : sa tour offre la plus haute vue disponible sur le Vieux-Montréal.
Marguerite Bourgeoys et les familles.
Après l’arrivée de jeunes femmes destinées à devenir les épouses des colons du Canada, Marguerite se lance dans leur éducation et leur préparation au mariage. Le pape Jean-Paul II l’évoque largement dans son homélie de canonisation, le 31 octobre 1982 :
« Et Marguerite Bourgeoys estime non moins indispensable de tout faire pour jeter les bases de familles solides et saines. Elle doit alors contribuer à résoudre un problème très particulier à ce lieu et à cette époque. Aux hommes venus en soldats ou en défricheurs sur cette terre du nouveau monde, pour réaliser à Ville-Marie un centre d’évangélisation qui se voulait différent des autres colonisations, il manquait des épouses de valeur. Marguerite Bourgeoys fait chercher et accompagne de son savoir-faire éducatif des filles de France, si possible robustes et de vraie vertu. Et elle veille sur elles comme une mère, avec affection et confiance, les recevant dans sa maison, pour les préparer à être des épouses et des mères valables, chrétiennes, cultivées, laborieuses, rayonnantes. En même temps, par sa bonté, elle aide ces rudes hommes à devenir des époux compréhensifs et de bons pères. Mais elle ne s’en tient pas là. Quand les foyers sont formés, elle continue à leur apporter le soutien matériel nécessaire en cas de disette ou d’épidémie, et elle leur procure, notamment aux femmes, l’occasion de goûter ensemble repos, amitié tout en se retrempant dans les bonnes résolutions, aux sources de la spiritualité, dans ce qu’elle appelle les « retraites » et aussi les « congrégations externes ».
Bref, ce que beaucoup s’efforcent aujourd’hui de réaliser avec des méthodes, des institutions et des associations adaptées à notre temps, pour une éducation de qualité, pour la préparation au mariage chrétien, pour une œuvre de conseil et de soutien aux foyers, semble se trouver en germe, sous d’autres modes, dans l’esprit et les initiatives de Marguerite Bourgeoys. C’est pour les chrétiens une grande joie, et un encouragement à mettre plus résolument en œuvre ce que le récent Synode a dit sur la famille et que j’ai proposé à l’Église l’an dernier dans l’exhortation “Familiaris Consortio” [22 novembre 1981]. Puisse toute la société actuelle, au niveau de ses plus hautes instances civiles, être convaincue elle aussi qu’aucune solution à long terme ne sera trouvée si on ne redonne pas à la famille sa place centrale et les conditions de sa stabilité et de son épanouissement ! Si la famille connaît une crise, que l’on s’acharne, non pas à la critiquer et à l’écarter – ce que redoutait notre sainte – mais à la promouvoir, à lui faire confiance et à la seconder dans l’accomplissement de ses tâches, sans se substituer à son dynamisme propre. »
Dans le sillage de Marguerite Bourgeoys, trois exemples de sainteté féminine au Québec. La fondation du Québec, loin d’être seulement un acte politique, est une œuvre spirituelle unique. Dans cette France d’Amérique, clergé et laïcs partagent une foi chrétienne profondément ancrée. Depuis longtemps, l’Église authentifie parmi eux des saints et des bienheureux, voyant en eux, à l’instar de Marguerite Bourgeoys, des fondateurs du catholicisme du Nouveau-Monde.
Voici trois exemples pris parmi ces femmes exceptionnelles :
1. Bienheureuse Catherine de Saint-Augustin (1632-1668).
Elle est une contemporaine de Marguerite Bourgeoys. Née en France (actuel département de la Manche) en 1632, Catherine de Longpré entre au noviciat des Augustines Hospitalières de Bayeux le 24 octobre 1646, devenant pour l’éternité Catherine de Saint-Augustin. En 1648, son destin change de façon radicale : elle débarque à Québec après un voyage périlleux. Elle devient infirmière à l’Hôtel-Dieu de Québec où ses supérieures s’aperçoivent de sa profonde piété et de son dévouement rare aux plus pauvres. On lui confie les rénovations de l’hôpital. Sujette à diverses expériences mystiques, en proie à des attaques démoniaques de grande ampleur, Catherine perd peu à peu la santé. Elle rend son âme à Dieu en 1668. En 1985, le monastère de l’Hôtel-Dieu du Québec a ouvert un Centre Catherine de Saint-Augustin pour assurer le rayonnement de l’illustre religieuse. « Celle qui rend l’intérieur plus beau », selon le surnom qu’on lui donne, est considérée comme l’une des cofondatrices de l’Église du Canada. Elle a été béatifiée par Jean-Paul II en 1989.
2. Sainte Marguerite d’Youville (1701-1771).
Fondatrice des Sœurs de la Charité de Montréal, dites « Sœurs grises » (1737), elle naît à Varennes (Québec) en 1701. De son vrai nom, Marguerite Dufrost de Lajemmerais, elle est la fille d’un capitaine breton, venu en Nouvelle-France en 1687. Aînée de six enfants (dont deux deviendront prêtres) je ne comprends pas, sa jeunesse est marquée au sceau d’une grande pauvreté. Orpheline en 1708, son intelligence pratique lui permet d’être scolarisée chez les Ursulines de Québec de 1712 à 1714 puis de subvenir à ses besoins. En 1722, elle épouse François d’Youville. Son mari se livre au négoce illicite d’alcool avec les populations amérindiennes et Marguerite reste seule à la maison. Son mariage tourne au fiasco, bien qu’elle mette au monde six enfants dont quatre meurent en bas-âge. Veuve en 1730, très endettée, la jeune femme est contrainte de tenir un petit commerce de détail. Mais trois ans auparavant, grâce à un prêtre sulpicien de sa paroisse de Notre-Dame, Marguerite entre dans la confrérie des Dames de la Sainte-Famille. Le 31 décembre 1737, elle y prononce des vœux privés et affirme son projet de se consacrer aux pauvres jusqu’à sa mort. À cette époque, cette confrérie, dont le modèle est celui de la Sainte Famille, jouit d’une belle renommée grâce au soutien de Mgr François de Laval (1623-1708), premier évêque du Québec, canonisé le 3 avril 2014. Marguerite prononce son engagement définitif en 1745 puis noue des liens avec l’Hôpital Général de Montréal dont elle devient responsable en 1747. Bien que souffrante, son dévouement dépasse la raison. Elle héberge sans distinction soldats français et anglais, clercs et laïcs, démunis et orphelins… En 1748, elle crée l’œuvre des enfants trouvés après avoir découvert un nourrisson poignardé dans la rivière Saint-Pierre. En 1761, son institution accueille 30 enfants. À sa mort, 318 jeunes sont inscrits au registre. Surnommée en 1847, la « femme forte de l’Amérique » lors de l’ouverture de son procès en béatification, Marguerite est reconnue Vénérable par Léon XIII le 28 avril 1890. En 1959, après l’authentification de deux guérisons miraculeuses à son intercession (un cas de cécité et une tuberculose), Jean XXIII déclare bienheureuse celle qu’il appelle la « Mère à la charité universelle ». Le 9 décembre 1990, Jean-Paul II l’inscrit au catalogue des saints.
3. La bienheureuse Dina Bélanger (1897-1929).
Elle vient au monde le 30 avril 1897 à Québec. Paroissienne à l’église de Notre-Dame de Jacques Cartier, elle est scolarisée au couvent de Saint Roch puis au pensionnat Bellevue tenu par les Dames de la Congrégation de Notre-Dame. À l’âge de huit ans, elle début des études de musique. Douée, elle termine sa formation à l’Institute of Musical Art de New-York. Rentrée au domicile familial, elle donne des concerts de charité à la paroisse Notre-Dame de Jacques Cartier où sa mère est bénévole. Mais elle ressent l’appel de Dieu et désire suivre le Christ à tout prix. Le 11 août 1921, elle quitte tout et entre au couvent Jésus-Marie de Sillery. Deux ans plus tard, elle y fait sa profession religieuse sous le nom de Marie-Sainte-Cécile de Rome. Elle enseigne son art au couvent Sainte-Marie de Saint-Michel-de-Bellechasse. Un jour, elle tombe subitement malade près avoir contractée une maladie incurable en enseignant à une élève démunie. Elle disparaît le 4 septembre 1929. Son procès en béatification débute dès 1939 à Québec. Elle est reconnue bienheureuse le 20 mars 1993 grâce à la guérison inexpliquée d’un bébé atteint d’hydrocéphalie au Nouveau-Brunswick. À cette occasion, Jean-Paul II prononce les mots suivants : « Elle avait des dons de musicienne qui l’ont sans doute préparée à l’accueil de la présence divine et à la louange qui va au-delà des mots. » Dina est la première bienheureuse née au Québec.