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Redécouvrons le passé:
1704 /Jacques-Bénigne Bossuet, lumière du Roi-Soleil

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1704

Jacques-Bénigne Bossuet, lumière du Roi-Soleil

Jacques-Bénigne Bossuet, lumière du Roi-Soleil
« L’Aigle de Meaux », Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), fut célèbre dans toute l’Europe pour sa hauteur d’esprit qui lui a permis, en une période de grands questionnements, de rester fidèle à l’Église, d’abord à la Cour de Louis XIV, puis comme évêque de Meaux (Seine-et-Marne).
Matthieu-Alexandre Durand Conservateur de la bibliothèque diocésaine de Meaux
Matthieu-Alexandre DurandConservateur de la bibliothèque diocésaine de Meaux
Introduction. Osons la question : Jacques-Bénigne Bossuet mérite-il de sortir du tombeau ? Le plus célèbre des évêques de Meaux s’est doucement retiré de notre paysage culturel et semble promis à rester figé dans l’attitude grandiose et surhumaine de son portait le plus connu peint par Hyacinthe Rigaud. Là, tout le dépeint victorieux et dominateur, drapé dans des habits de Cour et posant dans une stabilité que rien ne saurait troubler. Il en fut bien autrement. Bossuet n’a pas été le bâtisseur paisible d’une somptueuse cathédrale, mais bien l’ouvrier affairé et pressé tentant de réparer les fissures et les brèches qui menaçaient partout l’édifice en cette seconde moitié du XVIIe siècle. Courageusement, il a hérité des grands doutes exprimés à la Renaissance, auxquels on n’avait pu vraiment répondre à cause des guerres de Religion. Il a su bien connaître son époque où l’individualisme et le rationalisme choisis par les sceptiques « libertins » remettaient en cause certaines vérités jugées par lui essentielles. Dans l’histoire intellectuelle et spirituelle de l’Europe, il a posé les grandes questions, relevé les contradictions et exposé les impasses avec perspicacité. Ses combats concernent encore l'homme d'aujourd'hui car ils ont été menés avec clarté sur les questions essentielles de l’inquiétude humaine.

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Les années de formation.
Jacques-Bénigne Bossuet naît le 27 septembre 1627 à Dijon (Côte-d’Or) dans une famille de magistrats. Il apprend son latin chez les Jésuites qui lui font découvrir aussi les auteurs antiques. C’est à l’âge de 14 ans qu’il découvre la Bible, empruntée dans le cabinet de son père, objet de ravissement dont il se rappellera toute sa vie. Le jeune homme poursuit ses études à Paris en philosophie puis en théologie, au collège de Navarre. Coiffé du bonnet de docteur, le jeune homme voit une carrière de professeur se présenter à lui, mais il ne choisit pas cette voie. Car déjà, il médite gravement sur la mort : « J’ai peu de temps, j’ai beaucoup de chemin à faire, peut-être en ai-je encore moins que je ne pense. »  À Paris il rencontre Vincent de Paul et se prépare à être ordonné prêtre à son école : résolument il orientera sa théologie vers l’action.
Dans la vie de cet homme, en matière de foi, pas d’accident ni de brutale conversion, mais une foi solide qui se construit lentement. De tous les Pères de l’Église, c’est saint Augustin qu’il préfère. En son œuvre, ô prodige ! Il trouve tout. Bossuet ménage aussi une place aux Pères grecs, et notamment à saint Jean Chrysostome, plus simple et charnel, de qui il puisera le goût d’une parole imaginative et éclatante. Penché sur l’Écriture, écoutant attentivement l’écho de la Tradition, le regard sur l’Église, il a, sur des bases solides, profondément établi sa croyance. Ordonné prêtre en 1652, il s’installe à Metz où il a obtenu une prébende de chanoine. Dans cette ville de garnison où se côtoient militaires, catholiques, juifs et protestants, le jeune prêtre fait de nombreuses rencontres qui lui serviront. Son père est l’ami du ministre protestant Paul Ferri, ils vont faire connaissance et Bossuet entame son œuvre de controversiste en publiant une Réfutation du catéchisme du sieur Paul Ferry en 1655. Le public ne se trompe pas en reconnaissant la grande qualité de l’ouvrage qui lui fait même gagner l’amitié du pasteur.

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À l’école de saint Vincent de Paul.
En 1659, il retourne à Paris où il va prêcher pendant dix ans. On retrouve l’influence de Vincent de Paul dans son puissant sermon Sur l’éminente dignité des pauvres où il rappelle que les pauvres sont premiers dans l’Église et que les riches n’y sont que pour les servir. Grâce à Monsieur Vincent, il apprend à prêcher sans jargonner, en maniant les mots simples pour toucher les cœurs.
En ces années, le royaume de France retourne à la paix après des décennies de guerre et la Cour cherche le divertissement. À 35 ans, Bossuet sait que l’ennemi véritable est le catholicisme mondain, nivelant les exigences chrétiennes à l’aune des avancements de sa petite carrière. Devenu le porte-voix des libertins de la Cour, Molière sera en esprit son principal adversaire dans cette lutte. Une grande espérance se porte sur le jeune Louis XIV, dont on espère qu’il soulagera les maux de son peuple, mais celui-ci bientôt affiche son goût du faste et ne cache plus sa maîtresse Louise de La Vallière. En 1662, Bossuet est choisi pour prêcher le carême devant le roi et sa Cour, au palais du Louvre, et dans son premier sermon sur la prédication évangélique, il n’hésite pas à proclamer : « Jésus-Christ n’est plus écouté. » La semaine suivante, il expose courageusement la misère du royaume où les rois « rendront compte à Dieu de ce qu’ils peuvent. » Sans doute frappée par la force de l’orateur, Louise de Vallière s’est enfuie de la Cour et Louis XIV a dû lui courir après ! Furieux, il n’assistera pas au magnifique sermon sur la mort. Bossuet aurait-il échoué ? Il est félicité, mais non rappelé.

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Au service du roi pour l’unité du royaume.
Cependant, l’amertume du roi Soleil ne dura qu’un temps. Très vite, il reconnaît en lui l’homme de valeur capable de devenir le précepteur du dauphin. Nommé en 1669 évêque de Condom (Gers), Bossuet y renonce rapidement pour s’occuper à temps plein de cette nouvelle charge qu’il exercera dix ans. Le prédicateur se fait philosophe et historien. Pour le bien du royaume, le dauphin doit comprendre que les princes ne sont que les instruments d’une volonté divine qui les dépasse. Le discernement spirituel, pour les princes comme pour les paysans, c’est d’apprécier l’action providentielle de Dieu dans l’ordinaire des choses. Bossuet fait venir également des scientifiques et ne cache pas son admiration pour cette science qui oblige « les venins mêmes à se tourner en remède. »  


Pour la conversion des protestants.
C’est dans un même esprit d’unité qu’il poursuit son travail en direction des protestants. Convaincu que les controverses doctrinales n’aboutissaient à rien, il décide de porter ses efforts sur les conversions individuelles. En 1671, Bossuet publie une Exposition de la doctrine de l'Église catholique sur les matières de controverse, où il innove en évitant un vocabulaire de combat pour rappeler l’essentiel. Cependant, le roi estime qu’il est temps d’accélérer la lutte contre la « religion prétendue réformée » et révoque l’édit de Nantes en 1685. Bossuet le soutient. En Europe, on s’étonne de voir l’homme de l’Exposition sur la doctrine, soucieux de réconciliation, soutenir ce brutal interdit. En 1688, il publie son Histoire des variations des Églises protestantes, où il démontre que la vérité est immuable tandis que le principe du protestantisme est de toujours varier. La force de ce livre est telle que nombreux sont les protestants à reconnaître le vrai de sa thèse mais, loin de revenir dans le giron de l’Église, certains assument bientôt cette variation comme un principe de valeur ! Bossuet n’avait pas prévu qu’en voulant confondre ses adversaires, il les pousserait encore plus loin de Rome...

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Évêque de Meaux.
En 1680, le dauphin se marie et Bossuet a fini sa tâche. Le roi le remercie en le faisant l’année suivante évêque de Meaux, où il se montre très attentif, résidant en son diocèse, prêchant souvent et visitant ses paroisses. Énergique, il compose un catéchisme, soutient les conférences ecclésiastiques et publie des commentaires bibliques pour la bonne formation de son clergé. À la belle saison, il réside dans son agréable propriété de Germigny, en bord de Marne, où il profite du spectacle de la nature. Ce charmant tableau du bon évêque du XVIIe siècle aurait pu suffire à en faire déjà un homme admirable. Mais loin d’être une retraite pour son esprit et son cœur, son épiscopat meldois sera une période active de lutte intellectuelle et religieuse pour celui qui est considéré comme la voix de l’Église de France. (Voir « compléments »)


Une voix qui tombe
. La paix civile obtenue, on comptait sur l’évêque de Meaux pour construire la paix morale et religieuse et celui-ci pensait avoir trouvé la formule victorieuse. Mais au soir de sa vie, Bossuet voyait les nuages s’accumuler à l’horizon. D’Angleterre et de Hollande, arrivaient de nouvelles philosophies promises à un grand avenir. Le pouvoir politique l’abandonnait dans sa lutte contre Richard Simon. La Cour l’avait dupé quand il avait rédigé pour l’Église de France quatre articles définissant ses droits pour délimiter le pouvoir pontifical (la Déclaration des Quatre articles en 1682) et que le roi avait abandonnés. Amertume et tristesse chez Bossuet, que de voir certaines intelligences se détourner radicalement de la Bible et de la Tradition. Avec perspicacité, il prévoit les conséquences lointaines des principes excessifs qu’il a combattus. Sentant le péril, il devient plus violent et, pour la première fois, oublie toute mesure. En 1694, dans son Traité de la concupiscence, il condamne le libre exercice de l’esprit, la science, le divertissement et le rire. Bossuet rejoint Blaise Pascal et le dépasse : il impose la sécession aux chrétiens. Dans ses Maximes et réflexions sur la Comédie, il s’emporte contre le père Caffaro qui défend le théâtre, dans lequel Bossuet ne voit qu’instrument excitant les passions. Il pressent qu’« un grand combat se prépare contre l’Église sous le nom de la philosophie cartésienne » et, désabusé de n’avoir pu insérer le christianisme dans le monde, il s’autorise une grande colère.
Les dernières notes de la vie de Bossuet furent-elles donc dissonantes ? Heureusement pas, car l’évêque de Meaux se replonge dans les délices de la méditation et partage avec les religieuses de son diocèse ses pensées les plus élevées et les plus profondes. Dans ses Méditations sur l’Évangile et ses Élévation sur les Mystères, on le sent écrire avec le cœur au bout de la plume : « Relis mon âme ce doux commandement d’aimer. » Souffrant, il apprend qu’il est atteint de la maladie de la pierre. Il se fait alors relire l’Évangile de saint Jean mais ne peut, faute de temps, achever sa Défense de la Tradition et des Saints Pères. En août 1702, il prêche une dernière fois à la cathédrale de Meaux. Installé à Paris pour se soigner, il meurt paisiblement le 12 avril 1704 dans son domicile rue Sainte-Anne. Selon ses volontés, il sera enterré dans la cathédrale de Meaux, au cœur de son cher diocèse auquel il avait consacré tant de soins.

Bossuet a su observer son temps tel qu’il l’était

Conclusion.
Avouons-le, la vie et l’œuvre de Bossuet nous impressionnent par leur cohérence. Tout entier possédé par le désir de faire connaître Dieu, il veut aussi éclairer l’homme sur l’impact de ses choix individuels sur le destin collectif. Fidèle à une révélation intérieure et doué d’une intelligence qui lui permettait d’examiner les questions difficiles et, dans la confusion des esprits, de porter une sentence claire, Bossuet a su observer son temps tel qu’il l’était. Orateur superbe et écrivain puissant, doué d’une force de travail sortant de l’ordinaire, et riche de qualités humaines qui font les grands cœurs, nous aurions finalement pu lui reprocher de ne pas avoir assumé le rôle de docteur de l’Église de France, s’il l’avait seulement rejeté. Mais courageusement, il a embrassé cette grave responsabilité et ne s’est pas contenté d’être un simple analyste en œuvrant par différents moyens pour éviter les ruptures, empêcher les folies et enseigner les simples comme les grands esprits. Quand on relit aujourd’hui ses lignes sur notre condition humaine, ses avis sur les excès de notre cœur et de notre raison, ou sur les pénibles questions de nos capacités, on est saisi par le regard perçant qu’il a jeté sur notre propre vie. C’est que l’ « Aigle de Meaux » a voulu que tous cherchent et trouvent, en prenant la hauteur qui le caractérise. Sa perspicacité à voir l’aboutissement de certains principes nous encourage à faire ce même effort mais c’est peut-être dans son appel à ne pas être esclave de nos propres opinons individuelles que Bossuet demeure pour nous le sage qu’il serait bien imprudent d’oublier.
Compléments
Sources documentaires

3 propositions pour construire l'avenir

Les 3 propositions que Matthieu-Alexandre Durand a faites le samedi 1er avril 2017.

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J’évoque ma foi catholique
avec une ou plusieurs personnes protestantes.

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Prière

Je prie la prière de Bossuet
devant le Saint-Sacrement. 

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